Décryptage

La fonction & l’usage : le bureau pensé pour son utilité dans son contexte. Conseils et retours d’expérience d’experts de l’environnement de travail.

La fonction & l’usage : le bureau pensé pour son utilité dans son contexte. Conseils et retours d’expérience d’experts de l’environnement de travail. Que l'on parle de la ville, des quartiers, d'habitations, de commerces ou de bureaux, une certitude existe : ces écosystèmes ne peuvent être pensés en dehors de leur contexte et de leurs utilisateurs.

Le bureau doit être pensé dans son contexte, macro et micro.  

On ne peut penser le bureau sans le penser dans son contexte, à l’échelle de la ville et de la société : lors d’une intervention au SIMI 2024, Gilles Moec, chef économiste d'Axa et responsable de la recherche d'Axa IM a apporté une réflexion structurante à l’échelle de la ville : le seuil des personnes de 85 ans va doubler en 10/15 ans (85 ans étant le seuil de perte d’autonomie).  

Cela va indubitablement avoir un impact important sur la ville : une évolution structurelle forte de notre société et donc des infrastructures associées, des quartiers, de la ville… et du bureau !  

Ce que nous apporte cette réflexion c’est l’importance de penser les lieux et les infrastructures en termes de typologies de populations et en termes de fonctions et d’usages. Et cela pour le bureau, l’habitat, les commerces, les villes dans leur globalité !  

Quel usage vais-je avoir de tel lieu ? Qu’est-ce que je viens y faire, comment j’y viens, comment je m’y déplace, quelles sont mes interactions…  

Il est tout à fait légitime et justifié de se poser ces questions dans toute stratégie touchant aux lieux habités et utilisés.  

Des espaces conçus pour des activités spécifiques ou comme un contexte favorisant l’être ?  

Alors que le « zoning » est très à la mode pour penser les espaces de bureau (peut-être à juste titre), ne devrait-on pas se requestionner sur la prévalence entre l’activity based working communément admis et le context-based working ?  

C’est ce sur quoi Hassan Shaikh (Boehringer Ingelhiem) nous invite à réfléchir, lors de la conférence « Employee centric workplace », en novembre 2024 à Amsterdam. Lorsqu’il énonce, “nous devrions regarder le contexte plutôt que les activités. La collaboration par exemple – tout le monde parle de collaboration : mais qu’est-ce que cela veut dire ? Avec quel objectif, dans quel but, à quelles fins, quelle forme cela prend-il ? » cela signifie selon lui que les travailleurs, qu’ils soient salariés, fonctionnaires, indépendants, … viennent au bureau pour faire « plus » que des « activités ». Et qu’il est donc important de les prendre en compte dans leur contexte entier, et non seulement dans la tâche qu’ils sont venus exécuter.  

Si de nombreuses personnes arguent que les bureaux sont là pour faire fonctionner la sérendipité, les rencontres, la collaboration, dans une époque où l’on reste chez soi pour les activités nécessitant de la concentration, il ajoute : « Serendipity doesn’t work : connection happen if we make them happen, not by chance ». Nous revenons alors au rôle primordial d’une réflexion stratégique et bien pensée, quand à l’usage et au rôle des bureaux, et ce le plus en amont possible lors de leur conception et de leur aménagement.  

Ce qui fait office de bureau : de quels espaces parle-ton ?  

« Je vais au bureau », « viens dans mon bureau », « je suis à mon bureau »… autant de phrases ayant un sens différent, utilisant pourtant le même terme. Que l’on parle de l’immeuble, de la fonction, de l’espace entre quatre murs ou encore du mobilier ne lui-même, un seul mot générique est utilisé. Cela prête à confusion, d’autant plus lorsqu’il s’agit de penser les espaces individuels et collectifs au regard des usages qui y sont pratiqués.  

Dans le cadre de l’espace de travail, le lieu du travail individuel et collectif, communément appelé « bureau », la question se pose : quelle est la fonction et l’usage des espaces, du mobilier, des couloirs, des espaces de détente ? Pourquoi y vient-on, que vient-on y faire ?  

Arrêtons-nous un court instant sur des premiers éléments de réponses, assez simples :  

  • La connectivité (autant digitale (internet/téléphone), que technologie (réseau téléphonique, ordinateurs et prises, écrans…) que physique (moyens de transports, accessibilité, axes routiers, gares…)),
  • La praticité (du lieu, des espaces, du mobilier, …)
  • Les équipements (technologiques, de poste de travail…),
  • Ses fonctionnalité(s)( des espaces pour chaque usage…),

Ces éléments paraissent en effet très simpliste et une évidence, mais encore faut-il qu’ils y soient ! Sans ça, il sera difficile d’attirer des utilisateurs.  

Une fois ces éléments-là acquis, il convient alors de se pencher sur la suite : pour Monica Ors Romagosa, architecte corporate chez Roche, les 5 fondamentaux du design pour des bureaux reposent sur :  

  • L’innovation, être en avance sur son temps : cela veut dire s’adapter constamment aux nouveaux modes de travail, avec les dernières technologies disponibles, pour favoriser la créativité et favoriser l’innovation durable,  
  • Être en phase avec le but recherché : un design en phase avec l’essence, l’identité et l’ADN de l’entreprise : qu’elle soit orientée performance ou créativité, qu’elle soit data driven ou plutôt basée sur la collaboration et les échanges…  
  • À taille humaine : honnête et vrai, simple et allant à l’essentiel, intemporel, clair et fonctionnel, en relation avec les mouvements humains naturels et à l’échelle humaine,  
  • Des espaces avec une atmosphère : qui stimulent les sens et l’esprit, qui favorisent le bien-être et le confort, ouverts, transparents, lumineux, proches de la nature,
  • Adapté à l’environnement local : quel que soit l’environnement dans lequel est situé le bureau, respecter et apprendre de la diversité locale, intégrer l’inclusivité et la prise en compte des différence, par l’intégration des cultures locales même pour un business global.  

Soyez conscient de ce qui fonctionne pour vous … et pour les autres.  

Quand on parle de fonction et d’usage, ou encore d’environnement de travail, un des éléments sur lesquels nous sommes très en retard en France est la notion de neurodiversité (dont les hypers et hypo sensibles, ou encore les neurodivergents).  

Avant même de se poser la question de si mon environnement est adapté au travail de mes équipes et à leurs objectifs, la question devrait être posée de savoir si l’environnement de travail est adapté à EUX.  

Dans sa présentation “Creating a Human Centric Future of Work... Neurodiversity – A New Definition of Inclusivity”, Suzannah Burock, Former Vice President, Global Workplace Experience de Swiss Re, part du constat qu’une personne sur sept est considérée comme neurodivergente (souvent sans le savoir) et que le monde du travail actuel n’est bien souvent pas adapté pour ces profils.  

Long story short, ces profils sont pourtant des atouts clés dans les entreprises. Or, ils ne sont pas dans les bonnes conditions pour fonctionner à leur plein potentiel, plutôt mis à mal par leur environnement au bureau et préférant donc travailler de chez eux où ils peuvent créer l’environnement qui leur correspond.  

Dans un environnement où peu de personnalisation est permise aux employés, deux choses a minima peuvent changer la donne :  

  • Donner aux collaborateurs du contrôle sur des éléments de leur environnement qu’ils peuvent changer (intensité lumineuse, stores, climatisation…)  
  • Et leur laisser la possibilité de s’asseoir à un endroit qui leur convient mieux dans le bâtiment, ce qui implique nécessairement d’avoir différents types d’espaces à disposition.  

Car, au final, « le seul élément important du design est la manière dont le design ressemble aux personnes qui en font l’usage » (Monicas Ors).

Pour conclure, s’il est évident qu’il faut aligner le design et l’expérience utilisateur, cela ne suffit pas de ne prendre en compte que les usages en lien avec la production. Tous les usages des utilisateurs dans un bureau sont à étudier, qu’ils soient en rapport avec de la production individuelle, des temps d’échanges et de partage, de la collaboration, du repos ou de la stimulation, des temps de pause…  

Pour cela, une façon agile d’explorer des solutions peut être d’avoir recours à du mobilier en location, de manière à tester à un moindre impact financier des solutions d’aménagement qui puissent répondre aux besoins de manière innovante ou nouvelle, sans pour autant être pieds et poings liés par des investissements importants et onéreux ou des travaux longs, couteux et fixes. Slean et sa box métropole est un bel exemple de mobilier flexible et agile, pour tester sans se ruiner ni en temps ni en ressource !  

On retient donc : l’importance de réfléchir un lieu dans son contexte (parfois à grande échelle), dans sa fonction, son usage et ses usagers.  

Chez Jaicost nous prenons systématiquement en compte ces différentes dimensions dans nos programmations de services aux occupants et aux bâtiments : à travers des études structurelles propres à l’entreprise, bâtimentaires, géographiques et périmétriques mais aussi humaines, nous faisons en sorte de ne rien laisser au hasard et surtout de tirer la substantifique moelle de chacun des éléments susmentionnés pour faire ressortir les éléments uniques et les enjeux, pour en tirer parti et dessiner une histoire et un parcours cohérents dans chaque contexte.  

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